Greenshape ou l’imagerie des notes

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Il a quitté le ring pour blessures et ce sont les coups de la vie qu’il couche dans ses chansons. Greenshape, alias Régis Israël, est une belle gueule de 29 ans qui fait son entrée sur la scène musicale française avec sa guitare et ses ballades mélancoliques enveloppées de folk. Originaire de Valenciennes, cet ancien boxeur a été bercé « à la musique de papa » des années 60 et 70 : les Beatles, McCartney, David Bowie et Johnny Cash. Pour faire résonner son premier opus « Storyteller », Greenshape s’offre le bikini à Toulouse ce mercredi en première partie de Daniel Darc. Un son qui résonne comme un uppercut.

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« Qu’une oeuvre soit faite de codes ou d’argile c’est la même frénésie créative »

Pixels, 3D et vidéo. Les nouvelles technologies, bien loin de déhumaniser l’art, offrent aux artistes de nouveaux univers à explorer. Depuis Nouméa, Valérie Morignat, spécialiste en Cyberculture et Maître de conférences en Cinéma, nous apporte son éclairage. Entretien.

 Peut-on parler de fracture entre les arts vivants et les nouvelles technologies?

Je récuse cette idée de fracture pour lui préférer celle de continuité. Le désir d’immersion dans un autre monde, le fantasme de l’animation des objets sont  récurrents dans l’imaginaire humain. Le fantasme de l’Intelligence Artificielle est profondément lié à la petite enfance qui projette le mystère du vivant dans le corps de ses poupées. Il n’y a pas un art moins vivant que d’autres : qu’une œuvre soit composée de codes ou d’argile, c’est la même frénésie créative.

 Qu’est-ce que les nouvelles technologies apportent aux artistes?

Les artistes ont toujours créé à l’aide d’un dispositif technique. Sur écran ou sur papier, l’implication est la même. Elle consiste à partager fantasmes, visions et objets imaginaires. Ce que le langage numérique et sa puissance de calcul apportent c’est une démultiplication des scénographies. On entre dans une ère qui éclate les formats classiques et redéfinit les codes artistiques.

 Ce mélange des genres et des supports induit-il une transformation de la relation du spectateur à l’œuvre?

Oui. Elle permet au spectateur de réaliser un double fantasme : s’immerger dans une histoire et en devenir l’un des personnages. Certains y verront l’occasion d’exprimer un désir inavoué de toute-puissance, d’autres celui d’une échappée belle à la Lewis Caroll. Dans les deux cas, il est évident que la relation cognitive, psychologique, affective, aux œuvres est profondément transformée.

Propos recueillis par Elodie Cabrera